être relié c'est
entendre au-delà
des paroles
savoir par-delà
les mots
être relié c'est
aussi contribuer
recevoir et offrir
être relié à soi-même, à son passé, aux autres...
La verticale, le temps : je suis le produit de tous
mes ancêtres et de leurs milieux.
L'horizontale, la respiration : je communique bien
ou mal avec mon environnement.
La brique de base, le couple, l'élément fondateur
de l'arbre, l'aiguillage aussi.
Le résonateur, l'individu, acteur infiniment dupliqué,
pourtant Un, la feuille de l'arbre.
Nous sommes à la croisée de deux lignées d'ancêtres, de deux pôles culturels. Souvent sans même en être conscient, petits ou grands tics culturels de chaque lignée, ceux qui dorment fenêtre ouverte ou fermée, qui cuisinent à l'huile ou au beurre, sceptiques et croyants...
Plus facile à repérer, la double origine géographique. Plus fréquente après d'amples mouvements de population, avec tout ce que cela comporte de possibles traumatismes.
Le couple est l'élément fondateur de l'arbre généalogique, sa brique d'amour, de continuation.
Le couple parental est le lien électif, il a vocation à harmoniser cela chez ses enfants. L'a-t-il fait ?
Le couple parental constitue le facteur de transmission le plus marquant pour l'enfant.
La filiation est, par excellence, le lien reçu. Mais c'est aussi un lien contraint. En naissant, nous recevons caractère, voix, physique, prédispositions...
La transmission généalogique et affective est aussi la trace de tous les problèmes de filiation rencontrés aux générations précédentes.
Par ce fait, nous constatons tous les jours que la filiation est en relation directe avec la difficulté à trouver sa place, à être reconnu, dans la famille ou la société.
Par sa qualité de lien reçu, la filiation réussie exige que le projet de conception des parents n'ait pas été boiteux. Faute de quoi, la personne sera le véhicule de déchirements de toutes natures. Donner la vie. Un don, sans calculs.
En cela est posée la dimension foisonnante et fractale de l'arbre généalogique.
Chaque feuille, chaque minuscule grain de vie y a la possibilité d'être relié à l'ensemble. Mais les liens sont des liens de proche en proche. Il faut que l'énergie circule partout sans étranglement pour que tout cela respire largement.
La respiration libre de l'arbre généalogique, et la respiration de chaque personne dans l'arbre familial, donne le sentiment d'être relié.
Je suis responsable de cette bonne communication à la place symbolique que j'occupe.
Comme l'artisan seul responsable de la qualité de son travail ; pourtant, une conscience générale du bel ouvrage fait briller la qualité artisanale de tout une profession, de tout une époque.
Ces questions nous orientent vers le côté positif et fécond de la transmission.
On me demande souvent si l'analyse transgénérationnelle (la vision psychogénéalogique) ne fait ressortir que le poids (subi) du passé ancestral.
Eh bien non, chacun peut s'en convaincre. En étant lucide sur le fait d'être relié, nous reconnaissons les transmissions, et choisissons mieux, un peu plus, ce que nous voulons développer et ce que nous voulons laisser de côté.
Nous n'avions pas besoin de l'analyse transgénérationnelle pour savoir que notre liberté est bien moindre que nous ne le pensons. Ce n'est pas cela qui est en jeu en psychogénéalogie.
Un enfant élevé par des parents très actifs sera de toute façon obligé de ce positionner par rapport à cela ; de même un enfant élevé proche de la nature par rapport à un enfant citadin.
Nous sommes tous sollicités à nous positionner par rapport aux confluences, reconnues ou méconnues, de nos ancêtres les plus proches, de nos conditions d'éducation.
La psychogénéalogie (analyse transgénérationnelle) nous permet simplement d'accélérer la mise à plat des liens, des déterminations.
En cela l'analyse transgénérationnelle assume pleinement ses origines, l'analyse systémique.
Qui aura été élevé hors du contexte parental dressera un génosociogramme, un graphe symbolique, du groupe dans lequel il a été élevé. Hors les parents factuels.
C'est aussi simple que cela.